JULIEN FÉLIX, le cowboy de la photo

Rencontre

Le temps d’une journée, nous avons remonté le temps grâce au savoir-faire unique de Julien Félix. Cet artiste touche à tout photographie comme au temps des cowboys. Une expérience plutôt insolite et un moment suspendu pour un souvenir inoubliable.

Une rencontre au sommet

À l’occasion d’une séance photos, toute l’équipe de Lézards’Création s’est rendu sur les hauts du Massif des Vosges au Haut du Tôt. Nous y avons retrouvé Julien Félix un artiste et un photographe à part.

Diplômé de l’École des Beaux Arts d’Épinal, Julien Félix pratique la photographie depuis 15 ans. Il trouve son inspiration au milieu des immensités naturelles. Et quel meilleur endroit que les Vosges et ses forêts millénaires pour s’installer et contempler les merveilles de la nature. Cet aventurier discret aime mettre en lumière cette beauté naturelle à travers ses clichés et les différentes techniques qu’il emploie, notamment la technique photographique au collodion humide.

Cette technique très spécifique à vu le jour dans les années 1850. Elle permet de réaliser des photographies d’une grande finesse avec des tons de gris particulièrement étendu. C’est à travers ces photos que Julien Félix nous interpelle et nous questionne sur le temps qui passe et sur l’existence.

Une expérience hors du temps

Le temps s’est arrêté pour nous l’espace d’un après-midi ensoleillé d’octobre au Haut du Tôt. Tout comme les cowboys dans le Far West des années 1850, Julien Félix nous a immortalisés sur l’une de ces plaques en verre. Un moment poétique et suspendu.

Cet après-midi là, je ne doute pas qu’il y ait eu une brèche dans l’espace temps. Car enfin se retrouver devant une chambre photographique ça a plutôt quelque chose d’insolite pour notre époque où le smartphone et les selfies remplacent les appareils photos.

 

On ressent une certaine impatience, une agitation intérieure mêlée à de l’incertitude lorsqu’on s’installe devant la chambre photographique. On ne pourra rien retoucher, effacer. Une fois que la photo est prise, il n’y a pas de retour en arrière possible. On ne peut pas tricher, et c’est un peu intimidant, on se sent un peu nu devant cet appareil imposant, comme s’il pouvait voir en nous.

À l’allure d’un petit chimiste avec ses gants bleus, ses lunettes de sécurité et son tablier, on devine que Julien Félix prépare la plaque en verre sur laquelle viendra se figer notre image. Le doute s’installe, mais il est déjà trop tard pour changer de position et il ne faut plus bouger sinon la photo sera floue. Alors il y a une certaine contraction sur les traits du visage, une hypersensibilité qui remonte et on ne doute pas à ce moment là que l’on a bougé au mauvais moment.

 

Julien nous emmène alors dans la chambre noire pour procéder au développement de la photo. À la lumière rouge, on voit notre visage apparaitre petit à petit. On découvre une certaine circonspection, un sérieux aux premiers abords. Mais si on y regarde de plus près, on se retrouve happé par les lumières, les ombres, le regard, et les traits du visage. On se rend compte que sur cette plaque en verre est couchée une part de nous-même, figée à cet instant précis. Ces clichés sont vivants et nous saisissent par leurs profondeurs. Ils dévoilent une certaine vérité sur nous-même.

Ce sont des photographies comme on en fait plus aujourd’hui. Elles ne sont pas à usage unique, que l’on prend et que l’on efface. Elle garde une trace de ce que l’on était à ce moment précis. Elles durent, elles se donnent, elles se partagent, elles se gardent comme un témoin du temps qui passe, d’une existence vécue et d’un souvenir indélébile.